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A LA VOTRE Dans leur atelier de la banlieue de Lille, deux jeunes nordistes ont décidé de se lancer dans la fabrication d’une liqueur typique des Alpes, le Génépi
- Deux trentenaires nordistes se lancent dans la fabrication de Génépi près de Lille.
- A ce digestif typique de Savoie, ils apportent une touche nordiste en modifiant la recette.
- Le sucre blanc traditionnellement utilisé est remplacé par de la vergeoise.
Dans le Nord, on n’a pas de montagne, mais on a des terrils. Dans leur atelier, situé à Camphin-en-Carembault, près de Lille, deux trentenaires préparent la première cuvée d’une liqueur dont la consommation est peu répandue dans les Hauts-de-France. Et pour cause, ils se sont mis en tête de produire du Ch'ti Génépi, une boisson typique de Savoie, élaborée avec une plante qui ne pousse que dans les Alpes. Pour autant, les deux amis ont un ingrédient secret qui pourrait bien faire la différence.
« Vous faites bien de la bière vous, pourquoi ne ferions-nous pas du Génépi », avait rétorqué Sylvain Merlevède aux Savoyards qui le regardaient d’un drôle d’œil lorsqu’il leur a sorti sa bouteille de Ch’ti Génépi. A l’époque, l’argument avait fait mouche et les rudes montagnards avaient goûté sans broncher cette incohérence géographique. « Nous avons deux produits. Le Génépi traditionnel avec la recette haute alpine et notre propre recette où le sucre blanc est remplacé par de la vergeoise. Pour le premier, ils n’étaient pas surpris. En revanche, notre recette leur a fait l’effet d’un petit bonbon au goût de brioche et de caramel », se souvient Sylvain Merlevède.
La vergeoise, la touche du Nord
Parce que c’est ça, leur botte secrète : la vergeoise, ou cassonade, ce sucre brun non raffiné très utilisé dans le Nord-Pas-de-Calais et en Belgique. « C’est cet ingrédient qui va apporter une touche de la région à notre Génépi. D’ailleurs tous les ingrédients viennent des Hauts-de-France, sauf la plante que l’on importe des Hautes-Alpes », poursuit le trentenaire. Et cela n’en fait pas un sous génépi, mais plutôt un génépi différent. Parce que, oui, les nordistes peuvent légalement appeler leur liqueur ainsi au grand dam des producteurs savoyards. « Le vrai problème du génépi, c’est la réglementation laxiste. Pour avoir l’appellation, il suffit d’avoir 10 % de génépi parmi les plantes utilisées », s’était emporté, en 2017, un distilleur des Hautes-Alpes auprès de nos confrères du Dauphiné libéré.